Nous allons parler du caprice chez l'enfant.
Non, les enfants ne font pas de caprice. Le caprice n'existe pas.
Vous allez me dire :
« Si ! Pourtant, mon enfant se roule par terre. Il hurle et veut qu'on lui donne son jouet tout de suite, maintenant ! C'est un caprice ».
Du coup, que faire dans ces cas-là ?
Le caprice, du point de vue du parent, c'est quand l'enfant est face à une déception, face à une frustration. Quand on lui dit non, qu'on refuse de lui donner ce qu'il veut.
L’enfant à ce moment-là, que va-t-il faire ?
Il va se mettre à avoir ce rapport de force avec le parent et il va se mettre à hurler, à pleurer, à taper des pieds par terre.
C’est violent pour le parent ! Du point de vue de l’adulte, l'enfant rentre dans un rapport de force avec lui. Le parent pense qu’il doit faire preuve d'autorité et lui montrer qui commande à la maison, quitte à le punir et à le disputer.
Du point de vue de l'enfant, que se passe t’il ?
L’enfant n'a pas la même communication qu'un adulte. Il ne sait pas exprimer ses besoins de la même manière que nous. L’enfant n'a pas cette maturité d’un point de vue neurologique.
La partie du cerveau chez un enfant qui va l’amener à maîtriser ses émotions, qui va lui permettre, quand il a une frustration, de pouvoir se dissocier ne commence à se développer qu’autour de 7 ans.
Vous allez être surpris, mais cette partie ne sera complètement mature qu'à l'âge de 25 ans.
Cela ne veut pas dire qu'on est complètement immature avant. Mais par exemple, cela explique que chez des ados et des jeunes adultes ça peut être compliqué quand on leur dit :
« Tu as un comportement qui est néfaste et qui pourrait nuire pour ton avenir ! ».
Pour un jeune adulte, ça ne lui parle pas, parce que l'avenir c'est loin, c'est quand même assez abstrait.
Pour un bébé, qui n’a pas encore l'usage de la parole, il y a plein de choses qu'il fait, qui ne sont pas de l'ordre du caprice. C'est juste qu'il ne peut pas faire autrement.
Je vous donne un exemple : vous avez une maman, elle a un joli collier autour du cou et vous allez avoir un bébé qui va s'amuser avec le collier et qui va le tirer, et la maman le dispute afin qu’il lâche le collier, car ça l’étrange.
L’enfant, malgré le fait que sa maman le dispute va continuer à tirer le collier et la maman va vouloir lui taper sur la main.
Jusqu'à dix mois, cela demande à l’enfant, un effort au niveau neurologique de comprendre qu'il faut qu'il décontracte sa main. Si en plus la mère lui tape sur la main il ne va pas comprendre davantage et va serrer encore plus.
À partir de quand est-ce que l'enfant commence à avoir des notions de temps qui passe ? Qu'est-ce qui est dangereux ?
La sécurité, le temps etc… sont des notions abstraites pour lui.
Ce genre de données que l’on comprend très bien en tant qu'adulte ne sont comprises qu’entre cinq et sept ans.
Avant, l'enfant ne comprend pas ces notions-là, ça ne fait pas partie de sa neurologie. L'enfant n'a aucune notion du temps qui est une valeur abstraite.
Quand, par exemple, le parent va dire à l'enfant : « non, tu joueras, mais dans dix minutes. » L’enfant ne comprend pas, il ne sait pas ce que ça signifie « dans dix minutes ».
Quand on lui dit non, l'enfant dit :
« Je veux un jouet, je le veux, je le veux maintenant ! »
Pourquoi il le veut maintenant ? Comme il n'a pas la notion du temps, si on lui dit dans dix minutes, l’enfant le vit comme si son jouet était un refus total. Il ne l'aura jamais. De plus, il ne maîtrise absolument pas son émotion, parce que le cortex préfrontal n'est pas encore construit.
Il n’y a que l'émotion en route au niveau de son amygdale.
L’enfant a son émotion de frustration qui arrive. Il n’est pas équipé pour pouvoir s'en dissocier, pouvoir prendre du recul et pouvoir demander autrement. Il est pris dans son émotion.
Que va faire l'enfant ?
Il manifeste avec ampleur son émotion. Pour l'adulte qui lui est équipé neurologiquement, c'est une réaction qui est complètement disproportionnée et qui est donc mal interprétée parce que cette émotion-là est vue comme étant un rapport de force avec l'adulte, alors qu'en réalité c'est un réel désespoir.
L'enfant est complètement submergé et il n'a pas d'autres manières de s'exprimer qu’en hurlant.
Quand l'adulte vient en plus le disputer, mettez-vous dans la peau d'un enfant. L'enfant est tout petit. L'adulte est un géant en face de lui.
Non seulement l’enfant ne maîtrise pas ses émotions, il n'arrive pas à comprendre des concepts abstraits comme la sécurité, le danger, le temps, etc, mais si en plus de cela un adulte de la taille d’un géant le dispute, la situation devient pour lui très stressante et contre-productive.
Il est important de parvenir à se mettre dans la peau de l’enfant et arriver à se dire :
« OK ! Moi en tant qu'adulte, mon besoin, c'est que je ne peux pas lui donner ce jouet maintenant. Je ne peux pas répondre à la demande de mon enfant, maintenant ».
J'arrive à comprendre la manière dont mon enfant vit la situation.
Mon rôle de parent va être de lui apprendre à pouvoir grandir dans son autonomie, à grandir dans sa maturité et de pouvoir lui expliquer, lui apprendre que j'aimerais qu'il puisse communiquer ses besoins autrement.
Donc, je peux simplement me mettre à son niveau, accueillir son émotion et lui dire :
« Je comprends que tu sois vraiment très triste parce que ton jouet tu ne l'as pas maintenant, mais là tu vois, je ne peux pas te donner ça maintenant. Je comprends que tu sois triste, mais pour l'instant je ne peux pas ».
On va donc éduquer l'enfant.
Il y a autre chose qu'on peut faire également, c'est ce qu'on appelle en PNL l’état séparateur. C’est-à-dire, l'enfant, est pris dans ses émotions, nous allons proposer un état séparateur et ainsi lui dire :
« Tiens, regarde ? ».
Le fait de déplacer son attention sur autre chose permet une fois que ses émotions retombent, de lui expliquer les choses, l'enfant sera alors beaucoup plus réceptif à pouvoir écouter.
Sachez que dans vos explications, avant sept ans, l'enfant ne comprendra pas les notions abstraites telles que le temps. Sachez qu’après sept ans, il arrivera un peu plus à les comprendre, mais la réaction sera toujours d'ordre émotionnel en premier.
Ces conseils sont tirés du livre de Brigitte Kramer et Christine Donati « Quand tout devient enfin facile avec nos enfants ».
Si vous souhaitez vraiment travailler cette posture, je vous invite à lire ce livre et à suivre des formations en PNL.
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