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COACHING OU THÉRAPIE ?

Refuser de voir une blessure, une mémoire émotionnelle ou une croyance issue de l’enfance au motif que “ce n’est pas du coaching”, c’est agir comme un borgne qui regarde l’humain d’un seul œil.



Ce type de posture, pourtant encore courant dans de nombreus centre de formation ou référentiels de coaching dans les fédérations de coaching, limite gravement la puissance d’un accompagnement.


Et pourtant, une alternative existe : un coaching intégratif, profond, structuré, qui ne se prend pas pour de la thérapie, mais ne fuit pas la complexité humaine.

Cet article propose trois repères pour clarifier les frontières, assumer une profondeur éthique et faire évoluer la posture de coach au-delà des simplifications actuelles.



Coaching pas thérapie


CE QUI DISTINGUE CLAIREMENT COACHING ET THÉRAPIE


La confusion entre coaching et thérapie est fréquente, d’autant que certains outils et certaines thématiques peuvent sembler similaires. Pourtant, ces deux approches s’inscrivent dans des logiques radicalement différentes.


Des intentions opposées


  • La thérapie vise à soulager une souffrance, réparer un traumatisme, ou aider une personne en difficulté à retrouver un équilibre émotionnel ou psychique.


  • Le coaching, lui, accompagne une personne stable vers un objectif de transformation. Il ne vise pas la guérison, mais le changement.


Dans le premier cas, il s’agit de restaurer une stabilité.

Dans le second, de mobiliser un potentiel.


Des postures distinctes


Le thérapeute travaille dans un cadre clinique ou semi-clinique, avec des outils souvent validés scientifiquement, une connaissance approfondie de la psychopathologie, et une légitimité pour accueillir des personnes en souffrance aiguë ou chronique.


Le coach travaille dans un cadre contractuel, avec un objectif défini, une relation collaborative, une durée limitée et une posture non médicale. Il n’interprète pas, ne diagnostique pas, ne soigne pas.


Ce n’est pas le sujet qui définit le champ


Il est important de le rappeler :

  • Parler d’enfance n’est pas réservé à la thérapie.

  • Explorer les émotions non plus.

  • Travailler sur les croyances limitantes, les relations ou l’identité peut parfaitement être fait en coaching… à condition de respecter la posture du coach.

Ce qui différencie thérapie et coaching, ce n’est pas ce qu’on aborde, mais comment, dans quel cadre, avec quelle finalité et quelle responsabilité.

– QUAND LE COACHING DEVIENT PROFOND… SANS DEVENIR THÉRAPEUTIQUE


Dans certains référentiels ou discours institutionnels dans le coaching, une idée persiste :

« Si l’on touche à l’histoire de vie, à une blessure ou à une émotion ancienne, on sort du coaching. »

Mais cette vision est réductrice. Elle méconnaît la richesse du coaching intégratif, et infantilise la posture du coach en lui interdisant des outils puissants, pourtant maîtrisables dans un cadre éthique.


Explorer sans soigner, transformer sans diagnostiquer


Un coaching peut inclure :

  • une ré-empreinte d’un souvenir limitant,

  • une dissociation pour alléger une charge émotionnelle,

  • un recadrage identitaire sur un schéma issu de l’enfance,

  • un travail sur les loyautés, les scénarios ou les parties internes.


Ces interventions peuvent toucher des zones sensibles, voire fondatrices, mais elles ne deviennent thérapeutiques que si :

  • le coach se prend pour un thérapeute,

  • le cadre se floute,

  • ou la finalité devient la réparation psychique plutôt que l’actualisation d’un potentiel.


Ce qui garantit que cela reste du coaching


Le travail reste dans le champ du coaching tant que :

  • il est adossé à un contrat clair : un objectif, une durée, une responsabilité partagée,

  • la personne accompagnée reste actrice et non en demande de soin,

  • la posture du coach est non médicale, non interprétative, non pathologisante,

  • il existe une limite clairement posée : si la souffrance devient trop grande, trop intrusive, ou touche à des troubles profonds, le coach réoriente.

Ce n’est donc ni la profondeur, ni l’émotion, ni l’outil qui font sortir du coaching :

c’est la perte du cadre, de la posture et du discernement.

Coaching de vie

Ne pas confondre permission et confusion

Un coach peut ouvrir des espaces puissants, symboliques, émotionnels ou existentiels, à condition :


  • de ne pas créer de dépendance,

  • de ne pas laisser croire qu’il soigne,

  • de ne pas s’approprier les projections du client comme s’il était une figure d’autorité thérapeutique.


C’est précisément la maturité du coach qui lui permet d’accompagner un changement identitaire ou profond, sans jamais confondre les rôles.


POUR UN COACHING QUI OSE LA PROFONDEUR SANS PERDRE SA LUCIDITÉ


Si le coaching intégratif suscite encore des réactions de surprise, voire de scepticisme, c’est souvent parce qu’il entre en dissonance avec la vision dominante enseignée dans la majorité des centre de formations ou défendue par les fédérations officielles.


Cette vision a eu son utilité : protéger le métier, poser des bases déontologiques, éviter les dérives. Mais elle montre aujourd’hui ses limites.


Des définitions rigides, aux effets réducteurs


En voulant se distinguer clairement de la thérapie, le coaching institutionnel s’est souvent recroquevillé sur un modèle “sécurisé” :

  • strictement orienté solution,

  • centré sur des objectifs fonctionnels,

  • éloigné des zones émotionnelles profondes,

  • désincarné de toute approche identitaire ou existentielle.


Ce formatage a eu un effet paradoxal : au lieu de créer des repères vivants, il a dessiné des couloirs étroits, dans lesquels beaucoup de coachs ne se reconnaissent pas.


Une boîte à outils puissants… qu’on n’ose plus ouvrir

Beaucoup d’écoles enseignent des techniques issues de la psychothérapie (PNL, hypnose ericksonienne, AT, constellations...), tout en interdisant de s’en servir dans leur puissance réelle.

Le coach devient alors un technicien qui “sait faire” mais à qui on apprend à “ne pas trop voir”.

Ce double discours crée une tension permanente : entre la peur d’être “hors cadre” et l’intuition profonde qu’il y a, là, une puissance d’accompagnement à mobiliser.


Voir avec les deux yeux



Coaching Intégratif


Refuser d’utiliser certains outils ou d’entrer dans certains espaces humains sous prétexte qu’ils “relèvent de la thérapie”, c’est agir comme un borgne :

Un borgne qui, voyant l’autre souffrir, préfère dire :“Je ne vous vois que d’un seul œil. Pour l’autre, allez voir quelqu’un d’autre.”

Cette posture — encore très présente dans le monde du coaching institutionnel — n’est pas une preuve d’éthique. C’est une peur. Une peur d’être débordé, une peur d’être critiqué, une peur de faire mal.


Or, l’éthique ne réside pas dans l’évitement. Elle réside dans le discernement :

  • Savoir ce que l’on fait.

  • Pourquoi on le fait.

  • Jusqu’où on peut aller.

  • Et quand il est juste de s’arrêter.


Un appel à une posture adulte


Ce que nous défendons, au sein d'Activ'PNL, c’est un coaching enraciné, lucide, intégratif.Un coaching qui :

  • ose aller en profondeur quand cela a du sens,

  • utilise des outils puissants de manière structurée,

  • tient un cadre clair de non diagnostique pathologique,

  • et sait, quand c’est nécessaire, orienter vers un autre professionnel (avec une connaissance des différents courants thérapeutiques).

Ce n’est pas la complexité humaine qui met en danger le coaching. C’est l’absence de maturité dans la posture de celui qui l’exerce.

Le coaching n’a pas vocation à se faire passer pour de la thérapie. Mais il n’a pas non plus à rester à la surface.

Il peut devenir un espace de clarté, d’alignement et de transformation profonde, à condition de voir l’humain avec ses deux yeux : son élan de croissance, et ses cicatrices. Et d’accompagner cet humain non pas en soignant, mais en révélant.



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