PNL et Stress Post Traumatique : le protocole de dissociation visuo-kinesthésique »
- Jordi Turc

- 19 oct.
- 23 min de lecture
Traduction article de Richard M. Gray (2010)
Les symptômes intrusifs du trouble de stress post-traumatique (ESPT) touchent des milliers de policiers d’État et municipaux, de militaires hommes et femmes, ainsi que des civils de toutes origines.Les traitements actuels, fondés sur des protocoles d’extinction, exigent des investissements considérables en temps et en argent, et se révèlent souvent d’une efficacité limitée.

Cette étude passe en revue les recherches portant sur le protocole de dissociation visuo-kinesthésique (également connu sous le nom de technique du Rewind) et propose un mécanisme explicatif de son efficacité rapportée.Cette technique se distingue par l’absence d’inconfort pour le patient, la possibilité d’être appliquée sans contenu explicite (c’est-à-dire sans que le sujet ait à décrire les événements traumatiques), sa rapidité d’exécution et son efficacité à long terme, bien que cette dernière repose pour une large part sur des témoignages cliniques.
L’article examine ensuite deux mécanismes essentiels permettant d’expliquer dans quels cas le traitement fonctionne ou échoue :
le mécanisme d’extinction,
et celui de la reconsolidation mnésique.
Il propose enfin une revue des diagnostics spécifiques permettant d’identifier ces deux mécanismes et formule des suggestions pour les recherches futures.
Le protocole de dissociation visuo-kinesthésique (V/KD) — décrit plus en détail ci-dessous — est une intervention initialement conçue au début des années 1980 pour le traitement des phobies.
Ce protocole fait partie des nombreuses interventions issues du champ de la programmation neuro-linguistique (PNL), dont l’efficacité repose principalement sur des preuves anecdotiques.
La PNL est une approche visant à modéliser, reproduire et transformer les comportements, qui comprend un ensemble de techniques thérapeutiques spécifiques, parmi lesquelles figure le protocole V/KD.
La PNL trouve ses origines dans les modèles des techniques thérapeutiques de Milton Erickson, Virginia Satir et Fritz Perls. Elle a généré une quantité importante de témoignages cliniques attestant de son efficacité, mais peu d’études empiriques ont été menées pour la valider scientifiquement.Ces dernières années, plusieurs voix au sein même de la communauté PNL ont appelé à davantage de recherches sur la validité de ses affirmations d’efficacité (Bandler et Grinder, 1975, 1979 ; Bolstad, 2002 ; Bostic St Clair et Grinder, 2002 ; Dilts et al., 1980 ; Wake, 2008).
La procédure V/KD est apparue pour la première fois dans l’ouvrage de Richard Bandler, Using Your Brain for a Change (1985). Une version étendue de cette procédure — ainsi que sa première application au traitement du trouble de stress post-traumatique (ESPT) , a été publiée dans le livre des Andreas, Heart of the Mind (Andreas & Andreas, 1989).Robert Dilts et Judith Delozier (2000) en proposent une version légèrement différente dans leur Encyclopedia of Systemic Neuro-Linguistic Programming and NLP New Coding.La technique a également été popularisée au Royaume-Uni sous le nom de “Rewind Technique” (Guy & Guy, 2003 ; Muss, 1991, 2002).
Trouble de stress post-traumatique (ESPT)
Le trouble de stress post-traumatique (ESPT) est défini par le DSM-IV selon cinq critères.Le premier critère concerne l’événement traumatisant.Pour qu’un événement soit considéré comme traumatisant, deux conditions doivent être réunies :
La personne a vécu, été témoin ou a été confrontée à un ou plusieurs événements impliquant ou menaçant la mort, une blessure grave ou une autre atteinte à l’intégrité physique d’elle-même ou d’autrui ;
La réaction de l’individu a impliqué des sentiments intenses d’horreur, de peur ou d’impuissance.
Les trois critères suivants se composent de trois groupes de symptômes :
le groupe de reviviscence (re-experiencing cluster),
le groupe d’évitement / engourdissement émotionnel (avoidance/numbing cluster),
et le groupe d’hyperactivation (arousal cluster).
Selon Foa et Meadows (1997), les symptômes de reviviscence comprennent les signes caractéristiques de l’ESPT, notamment les cauchemars, les pensées intrusives et les flashbacks.Le groupe d’évitement comprend les efforts pour éviter les souvenirs de l’expérience traumatique, ainsi que des symptômes d’engourdissement émotionnel.Le troisième groupe de symptômes, celui de l’hyperactivation, inclut l’insomnie, l’irritabilité et l’hypervigilance.
Le cinquième critère concerne l’impact et la durée des symptômes (American Psychiatric Association, 1994).
Le diagnostic est posé lorsque les symptômes — au moins un du groupe de reviviscence, trois du groupe d’évitementet deux du groupe d’hyperactivation — provoquent une détresse clinique significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants de la vie.
Recherches antérieures
Les rapports concernant l’efficacité de la technique V/KD s’étendent sur près d’un quart de siècle.Parmi les témoignages anecdotiques figurent ceux de Richard Bandler, Steve et Connirae Andreas, Robert Dilts et William McDowell, qui affirment chacun avoir traité des milliers de personnes souffrant d’ESPT ou de phobies avec cette intervention brève, obtenant des résultats immédiats et durables.
Dans de nombreux cas, ils rapportent une disparition complète des symptômes lors des suivis à long terme (Andreas & Andreas, 1989 ; Bandler, 1985 ; Dilts & Delozier, 2000 ; McDowell & McDowell, s.d.).
Les études psychologiques consacrées à cette technique se limitent à trois recherches scientifiques, deux revues et quelques mentions dans la littérature.
Chacune de ces études recommande la technique comme un outil précieux pour le traitement de l’ESPT, et propose des pistes pour des recherches ultérieures (Carbonell & Figley, 1999 ; Dietrich et al., 2000 ; Figley, 2002 ; Hossack & Bentall, 1996 ; Koziey & McLeod, 1987 ; Muss, 1991, 2002).
Une autre étude, non publiée dans une revue à comité de lecture, est disponible en ligne (Guy & Guy, 2003).
En 1987, Koziey et McLeod ont rapporté leur expérience auprès de deux victimes de viol, traitées à l’aide d’une technique mixte combinant la dissociation en trois positions de Bandler avec une transe hypnotique.Une première séance préparatoire servait à expliquer la technique et à administrer un ensemble d’évaluations.Lors de la seconde séance, les auteurs induisaient une transe hypnotique afin d’installer un état ressource, garantissant que les souvenirs traumatiques ne deviennent pas accablants. Une semaine plus tard, au cours d’une troisième séance, les patientes réalisaient une nouvelle série d’évaluations, étaient de nouveau hypnotisées, puis conduites à travers le processus de dissociation en trois étapes.
Conformément à la procédure standard, elles étaient amenées à revivre, de manière imaginaire et dissociée, le traumatisme, en se voyant elles-mêmes se regarder regarder un film de la scène traumatique.Le film commençait par une image fixe du client à un moment sûr, avant l’événement traumatique, projetée sur un écran imaginaire.L’expérience se terminait par une scène de retour à un lieu sûr après le traumatisme, où chaque patiente fusionnait avec ses identités dissociées et intégrait les apprentissages issus de l’expérience.
Des mesures non précisées, portant sur 28 variables dépendantes, ont montré des changements significatifs entre les évaluations avant et après traitement, avec une quasi-disparition des symptômes chez l’une des deux participantes.
Muss (1991, 2002) rapporte avoir utilisé la technique d’abord avec 19 policiers répondant aux critères diagnostiques du DSM-III pour l’ESPT, puis avec des personnes traumatisées de toutes origines (Muss, 2002).
Dans presque tous les cas parmi les 19 policiers, il observe une rémission complète des symptômes. Bien qu’il n’ait pas inclus de groupe témoin et fournisse peu de détails méthodologiques, ses suivis à long terme (de trois mois à trois ans) montrent, dans 15 cas sur 19, une disparition totale des images intrusives. Fait essentiel, comme l’a souligné Andreas (2008), Muss précise que la technique est particulièrement adaptée aux patients dont les symptômes principaux se manifestent par des reviviscences intenses et soudaines du traumatisme, généralement vécues sous forme de flashbacks ou de crises de panique.
Une troisième étude, menée par Hossack et Bentall (1996), a inclus cinq participants traités à l’aide d’une combinaison de visualisations guidées, de relaxation musculaire profonde selon Jacobson, et de deux séances du protocole V/KD.Bien qu’un des cinq sujets n’ait pas pu compléter les visualisations associées à la procédure, les quatre autres ont tous rapporté une réduction significative des images intrusives et ont pu reprendre une vie normale.
Enfin, Guy et Guy (2003) rapportent que la technique — renommée par Muss (1991, 2002) sous le nom de « Rewind Technique » — a été appliquée à trente personnes entre 2000 et 2002.Tous les participants avaient été diagnostiqués avec un ESPT complet ou partiel.Ils ont été interrogés dix jours après le traitement :
40 % ont jugé leur amélioration extrêmement réussie,
53 % l’ont jugée réussie,
7 % l’ont jugée acceptable. Aucun participant n’a évalué le traitement comme médiocre ou inefficace.
La description suivante du protocole de base s’appuie sur de nombreuses communications personnelles avec Steve Andreas, Robert Dilts et Tim Hallbom, ainsi que sur leurs descriptions écrites du protocole dans plusieurs ouvrages de référence (Andreas & Andreas, 1989 ; Bandler, 1985 ; Dilts & Delozier, 2000).
La procédure est relativement simple :
1.
S’assurer que le client présente bien une réponse de type phobique face au stimulus ou au traumatisme. Autrement dit, en présence de rappels du traumatisme, il doit éprouver une peur soudaine, des crises de panique, des flashbacks ; sa vie peut être marquée par une hypervigilance, une nervosité en présence d’autrui, un besoin de contrôle, une impossibilité à se sentir en sécurité ; il peut également avoir des cauchemars dans lesquels le traumatisme réapparaît. Le protocole est inapproprié pour les personnes souffrant d’ESPT lorsque ces symptômes ne constituent pas leurs manifestations principales.
2.
Évoquer le traumatisme, avec ou sans description (la plupart des interventions en PNL peuvent être menées sans contenu explicite, c’est-à-dire sans raconter les faits).
3.
Interrompre la ré-émergence du traumatisme dès que le client commence à montrer des signes physiologiques de son apparition.Des changements dans la respiration, la couleur de la peau, la posture, la dilatation des pupilles ou la fixation du regard sont des indicateurs typiques d’accès mnésique.Dès qu’ils apparaissent, l’état doit être rompu en réorientant le client vers le présent, par exemple en changeant de sujet, en déplaçant son attention vers un autre système sensoriel, ou en déclenchant une ancre préexistante.Quelle que soit la méthode, il est essentiel d’interrompre le développement des symptômes avant qu’ils ne prennent le contrôle de la conscience du client.
4.
Après quelques minutes loin du souvenir traumatique, demander au client de penser à un moment antérieur au traumatisme, où il faisait quelque chose d’agréable dans un contexte neutre et sécurisant.
5.
Inviter le client à s’imaginer assis dans une salle de cinéma, en train de regarder cette scène sûre et neutre projetée sur l’écran.
6.
Demander au client d’imaginer qu’il flotte hors de son corps (celui assis dans la salle) pour se retrouver dans la cabine de projection, derrière une vitre épaisse par exemple, d’où il peut se voir assis dans la salle, en train de regarder l’image sécurisante.
7.
Inviter le client à imaginer que le film projeté sur l’écran – celui que regarde son corps dissocié dans la salle – devient un film en noir et blanc du traumatisme, qui se déroule d’un lieu sûr avant l’événement jusqu’à un lieu sûr après.
8.
Depuis la cabine de projection, demander au client de se concentrer sur les réactions de son “observateur dissocié” assis dans la salle, pendant qu’il regarde le film du traumatisme.
9.
Répéter le film en noir et blanc jusqu’à ce que le client puisse le visionner sans aucun inconfort.
10.
Une fois ces films dissociés complétés, inviter le client à redescendre de la cabine de projection et à réintégrer son corps assis dans la salle de cinéma. Lorsqu’il s’est réassocié à ce corps, lui faire imaginer qu’il se lève, s’avance vers l’écran et entre dans l’image en noir et blanc du moment sûr et neutre avec lequel le film s’était terminé.
11.
Au moment où le client entre dans l’écran, lui demander d’activer le son, la couleur, le mouvement, les odeurs et les goûts de cette représentation sécurisante.Puis, l’inviter à revivre le film du traumatisme à rebours, en couleurs et à toute vitesse (en deux ou trois secondes).Le film doit se terminer par une image fixe en couleur du client dans le lieu sûr et neutre d’avant que le problème n’existe.
12.
Répéter la séquence en marche arrière plusieurs fois, jusqu’à ce qu’elle puisse être effectuée aisément, rapidement et sans inconfort.Lorsque le client peut le faire facilement, le processus est considéré comme terminé.
13.
Tenter alors de réactiver le traumatisme : demander au client d’y repenser, d’évoquer les éléments qui auparavant déclenchaient les symptômes.Tester de multiples façons la possibilité de réactiver la réponse traumatique.
14.
Si le client ressent encore une détresse, répéter plusieurs fois le film à rebours.
15.
Lorsque le traumatisme ne peut plus être évoqué, la procédure est terminée.
Contrairement à d’autres traitements des phobies ou de l’ESPT, le protocole V/KD élimine parfois complètement la charge émotionnelle liée au souvenir ; la mémoire peut être soit effacée, soit préservée sans affect traumatique, ce qui permet au client d’en parler sans détresse.Dans d’autres traitements, notamment les thérapies d’exposition, cela n’arrive pas et les résultats ont tendance à être moins durables.
Pourquoi ? Gray et Liotta ont proposé que le mécanisme de la reconsolidation mnésique pourrait expliquer ces résultats.
Reconsolidation
Les études actuelles sur la neurophysiologie de l’apprentissage et de la mémoire abordent le phénomène de la reconsolidation. La reconsolidation est un concept émergent qui bénéficie d’un soutien solide de la part des grands chercheurs du domaine de la mémoire et de l’apprentissage, bien qu’il reste objet de débats au sein de la communauté scientifique
(Akirav & Maroun, 2006 ; Alberini, 2005 ; Cao et al., 2008 ; Debiec et al., 2006 ; Duvarci & Nader, 2004 ; Forcato et al., 2009 ; Gharakhani et al., 2006 ; Lee et al., 2006 ; Milekic & Alberini, 2002 ; Nader et al., 2000 ; Riccio et al., 2006 ; Tronel et al., 2005).
En résumé, lorsqu’un souvenir est créé, il passe par plusieurs étapes :d’abord, il est maintenu sous une forme à court terme, principalement électrochimique. Avec le temps, les souvenirs deviennent soumis à un processus à long terme de modification neuronale (la potentialisation à long terme ou LTP). Cette phase dépend de la production répétée de protéines favorisant la croissance des épines dendritiques, les parties du neurone qui contrôlent la largeur de la synapse.Après un certain délai (parfois aussi court que 24 heures pour les souvenirs émotionnels chez les organismes supérieurs), la trace mnésique se solidifie sous forme d’un réseau de connexions synaptiques à travers le cerveau. C’est ce qu’on appelle la consolidation mnésique (Amaral et al., 2008 ; Kandel, 2001 ; Schiller et al., 2010).
Chaque fois qu’un souvenir est réactivé après sa consolidation, les processus biochimiques qui ont créé la trace neuronale sont réengagés. Si les circonstances ressemblent à celles de l’événement original, les connexions synaptiques sont renforcées. Mais si la situation a significativement changé, ces connexions peuvent être modifiées. Dans le premier cas, le souvenir est renforcé ; dans le second, il peut être altéré ou effacé.Ce processus de renforcement ou d’affaiblissement répété de la trace mnésique via la réactivation de la synthèse protéique est appelé reconsolidation, car il répète le processus initial de consolidation (Alberini, 2005 ; Hupbach et al., 2008 ; Labar, 2007 ; Lee, 2009 ; Loftus & Yuille, 1984 ; Tronel et al., 2005).
Pour modifier un souvenir grâce à ce mécanisme, il est crucial d’interrompre son expression avant qu’il ne devienne pleinement conscient.Dans le cas d’un souvenir traumatique, cela signifie interrompre son émergence avant qu’il ne submerge la conscience.Dans le protocole V/KD, cette interruption intervient dès que la physiologie du client commence à refléter les signes du trauma.Si, lors de l’activation, la mémoire accède à une expression complète, la structure du souvenir se renforce sous sa forme actuelle et résiste à toute tentative de modification.De plus, permettre l’expression totale du souvenir expose le thérapeute au risque de retraumatiser le patient (Gray & Liotta, à paraître).
Si l’activation est trop brève pour permettre la reconsolidation, mais trop longue pour ne rien produire, alors les mécanismes d’extinction sont engagés. L’extinction ne modifie pas la structure du souvenir original : elle crée une nouvelle mémoire associée à la même situation.Cette nouvelle mémoire d’extinction peut inhiber temporairement l’expression de la mémoire initiale, sans toutefois la transformer. En d’autres termes, l’extinction masque le souvenir, elle ne le change pas (Lee, 2009 ; Pedreira et al., 2004).
L’extinction, en particulier lorsqu’elle est appliquée aux souvenirs traumatiques, pose plusieurs problèmes :les souvenirs d’extinction sont instables et sujets à la décroissance, ce qui rend la réapparition spontanée du souvenir initial presque inévitable.De plus, l’extinction est fortement dépendante du contexte : le nouveau souvenir masquant l’expérience originale reste lié au contexte précis dans lequel l’apprentissage a eu lieu, et ne se généralise pas facilement à d’autres situations. Ces limites ont longtemps affecté les traitements de l’ESPT fondés sur l’exposition et le mécanisme d’extinction (Gray & Liotta, à paraître ; Schiller et al., 2010).
Lorsque la mémoire est activée brièvement et interrompue avant son expression complète, le phénomène de reconsolidation ouvre une fenêtre temporelle pendant laquelle de nouvelles informations peuvent être introduites :l’impact émotionnel de l’événement peut être modifié ou, théoriquement, le souvenir peut être effacé (Kindt et al., 2009 ; Schiller et al., 2010).
Il convient de noter que les preuves expérimentales du mécanisme de reconsolidation proviennent principalement de modèles animaux, mais les données montrent que les mécanismes d’apprentissage et de mémoire sont hautement conservés entre les espèces (Forcato et al., 2007 ; Kandel, 2001 ; Pedreira et al., 2004).
Des études sur l’être humain, utilisant à la fois des agents pharmacologiques et des approches comportementales pour perturber la reconsolidation des souvenirs, ont confirmé les résultats précliniques.Le phénomène a été observé dans la mémoire déclarative, la mémoire épisodique et la mémoire procédurale (Forcato et al., 2007 ; Forcato et al., 2009 ; Hupbach et al., 2007, 2008, 2009 ; Walker & Brakefield, 2003).
Kindt et al. (2009) ont montré une inhibition pharmacologique de la reconsolidation à l’aide du propranolol, bloquant la réponse de sursaut conditionnée chez l’humain. Dans une réplication ultérieure, Soeter et Kindt (2010) ont démontré que cette inhibition reconsolidative de la mémoire de la peur persistait 30 jours après le traitement, bien que les sujets puissent toujours décrire la situation initialement anxiogène.Schiller et al. (2010) ont obtenu le même effet par interférence comportementale, dans une tâche de peur conditionnée.
Dans le protocole V/KD, une évocation rapide et partielle du souvenir traumatique est interrompue avant qu’elle ne retraumatise le patient ou ne renforce le réseau mnésique sous-jacent.Pendant cette période de labilisation, plusieurs couches de nouveaux sens sont ajoutées à la structure du souvenir.Le film en noir et blanc dissocié offre une opportunité à plusieurs niveaux de remodeler la mémoire :
il est triplement dissocié (Dietrich, 2000 ; Hossack & Bentall, 1996 ; Koziey & McLeod, 1987 ; Muss, 2002) ;
dans la mesure où il s’agit d’une reviviscence volontaire, le contexte est restructuré : l’expérience devient volontaire et non subie.
C’est ce que plusieurs auteurs ont décrit comme le fait de « prescrire le symptôme » (Bandler & Grinder, 1979 ; Erickson, 1980 ; Haley, 1973).Cela constitue également un remède direct à la perte de contrôle, identifiée par Foa comme un facteur clé des symptômes de l’ESPT (Foa & Meadows, 1997).
Comme indiqué, les protocoles de reconsolidation reposent sur une brève réactivation de la mémoire traumatique, suivie, après l’arrêt du stimulus, d’un événement perturbateur ou amnésiant. Lorsqu’une nouvelle expérience suffisamment intense est introduite pendant la phase labile de la reconsolidation, la mémoire peut être perturbée, effacée ou modifiée.
Après le processus V/KD, la mémoire originale devient soit inaccessible, soit inoffensive, soit transformée en un souvenir similaire mais non menaçant. Les études humaines sur la reconsolidation ont montré que, bien que les dimensions affectives des souvenirs négatifs soient supprimées, les événements demeurent accessibles sur le plan déclaratif, ce qui permet d’en parler sans détresse. De la même manière, les clients ayant suivi le protocole V/KD conservent un accès déclaratif et épisodique à l’événement initial, mais sans charge émotionnelle traumatique (Andreas & Andreas, 1989 ; Bandler, 1985 ; Dilts & Delozier, 2000 ; Kindt et al., 2009 ; Lee, 2009 ; Lee et al., 2006 ; Riccio et al., 2006 ; Soeter & Kindt, 2010).
Discussion
Le trouble de stress post-traumatique (ESPT) touche actuellement entre 15 et 17 % des anciens combattants revenus d’Irak et 11 % de ceux revenus d’Afghanistan.Les rapports indiquent que jusqu’à 40 % des personnes atteintes demeurent non traitées. Outre les facteurs culturels qui découragent le recours aux soins psychologiques, les traitements conventionnels, exigeant des engagements à long terme et produisant des résultats inconstants, n’incitent guère les patients à entreprendre une thérapie (Hoge et al., 2004 ; Schiller et al., 2010).
Le modèle V/KD repose sur plus de vingt-cinq ans de rapports cliniques couvrant des milliers de patients. L’intervention ne retraumatise pas le patient et peut être réalisée en aussi peu que 45 minutes.Bien que seules trois évaluations à comité de lecture aient été publiées au cours des 25 dernières années, chacune d’entre elles a estimé que la technique méritait des recherches complémentaires. Un des auteurs, Muss, a continué à utiliser la technique, et grâce à ses travaux, celle-ci est désormais reconnue au Royaume-Uni comme un traitement du trouble de stress post-traumatique (Carbonell & Figley, 1999 ; Dietrich, 2000 ; Koziey & McLeod, 1987 ; McDowell & McDowell, s.d. ; Muss, 1991, 2002).
Jusqu’à une période récente, le mécanisme d’action possible de ce traitement novateur était difficile à identifier. L’argument présenté ici — fondé sur les preuves émergentes relatives à la reconsolidation mnésique — offre une explication cohérente avec la structure du protocole et permet de prédire des résultats similaires à ceux observés dans la pratique (Dietrich, 2000 ; Hossack & Bentall, 1996 ; Koziey & McLeod, 1987 ; McDowell & McDowell, s.d.).
Les données sur la reconsolidation ne permettent pas seulement d’expliquer pourquoi le protocole V/KD semble si efficace : elles proposent aussi un mécanisme théorique testable, susceptible d’éclairer la nature des changements durables souvent observés dans les interventions de PNL.La reconsolidation peut être décrite à travers un ensemble de contraintes syntaxiques définissant un paradigme général du changement mnésique reconsolidatif.Ses éléments clés sont :
apprentissage,
délai temporel,
rappel (stimulus),
interruption,
nouvel apprentissage.
Ces éléments peuvent servir de base théorique pour affiner et tester d’autres interventions issues de la PNL. À titre de comparaison, le langage de la PNL, appliqué à la mémoire-problème, peut être mis en parallèle avec ce paradigme reconsolidatif.
En comprenant que les souvenirs peuvent être modifiés de façon permanente lorsqu’on respecte ces contraintes,
le paradigme de la reconsolidation offre une voie pour concevoir des interventions reposant sur une base neurologique solide —une nouvelle possibilité dans le champ de la PNL.
Suggestions pour des recherches futures
Comme nous l’avons noté, les protocoles de reconsolidation reposent sur une brève réactivation de la mémoire traumatique, suivie, après la cessation du stimulus, d’un événement perturbateur ou amnésiant. Dans le protocole V/KD, la mémoire est activée brièvement, et plusieurs niveaux d’expériences dissociatives ainsi que des souvenirs imaginaires interférents sont introduits pendant la période supposée labile.Après le processus V/KD, la mémoire originale devient soit inaccessible, soit inoffensive, soit transformée en un souvenir similaire mais non menaçant. Les études humaines sur la reconsolidation ont montré que, même si les dimensions affectives des souvenirs négatifs sont effacées, les événements demeurent accessibles au niveau déclaratif, permettant d’en parler sans se retraumatiser. De la même façon, les clients ayant bénéficié du protocole V/KD conservent un accès déclaratif et épisodique à l’événement déclencheur, mais sans charge émotionnelle traumatique (Andreas & Andreas, 1989 ; Bandler, 1985 ; Dilts & Delozier, 2000 ; Kindt et al., 2009 ; Lee, 2009 ; Lee et al., 2006 ; Riccio et al., 2006).
Cette analyse conduit à plusieurs prédictions falsifiables et à des indicateurs diagnostiques du mécanisme sous-jacent dans les traitements du PTSD. Étant donné que le mécanisme décrit ici repose sur le processus connu de reconsolidation, les interventions thérapeutiques pour le PTSD peuvent être évaluées comportementalement en fonction de leurs résultats, afin de déterminer si c’est l’extinction ou la reconsolidation qui est à l’œuvre.
Lorsque des mécanismes d’extinction sont activés, on observera des phénomènes tels que la récupération spontanée, le renouvellement contextuel, la réinstauration et la réacquisition rapide après le traitement, nécessitant de nouvelles interventions pour traiter les éléments intrusifs du trouble (Bouton, 2004 ; Bouton & Moody, 2004 ; Dillon & Pizzagalli, 2007 ; Massad & Hulsey, 2006 ; Rescorla, 1988 ; Vervliet, 2008).
Lorsque des mécanismes de reconsolidation sont correctement mobilisés, les souvenirs seront transformés ou rendus inaccessibles, et même s’ils demeurent accessibles sur le plan déclaratif ou épisodique, ils seront dépourvus de charge traumatique.Dans ce cas, le changement expérientiel ne sera pas sujet à la récupération spontanée, au renouvellement contextuel, à la réinstauration ou à la réacquisition rapide (Cao et al., 2008 ; Duvarci & Nader, 2004 ; Forcato et al., 2007 ; Kindt et al., 2009 ; Lee et al., 2006).
Bien qu’il soit possible de tester ces hypothèses à l’aide d’interventions pharmacologiques ou de procédures comportementales amnésiantes, le caractère comportemental et non invasif de la PNL rend préférable l’usage d’un amnésique comportemental. De plus, conformément aux recommandations de Schiller et al. (2010), les approches comportementales sont moins invasives et permettent de vérifier expérimentalement les prédictions issues du modèle.
Ces prédictions peuvent être testées expérimentalement en comparant les résultats thérapeutiques :on pourrait assigner aléatoirement des patients atteints de PTSD à trois groupes :
un groupe traité par le protocole V/KD,
un groupe suivant un protocole standard d’extinction,
et un groupe témoin en attente.
Les participants devraient être évalués à l’aide d’instruments validés et fiables mesurant la présence de PTSD selon les critères du DSM.Les évaluations post-traitement devraient être effectuées à la fin du traitement, puis un mois et trois mois plus tard, avec les mêmes outils utilisés à l’entrée.
Conformément aux critères d’exclusion soulignés par Muss (1991) et Andreas (2008), les sujets présentant des troubles importants au-delà des symptômes fondamentaux du PTSD — tels que des troubles liés à l’usage de substances ou des dysfonctionnements interpersonnels sévères — devraient être exclus de l’étude.Afin d’éliminer les facteurs de confusion, tous les participants devraient subir une évaluation psychiatrique complète, et ceux présentant des troubles de l’Axe I ou des troubles de la personnalité marqués devraient également être écartés.
On s’attend à ce que le groupe V/KD montre une rémission significative des symptômes lors des suivis à un mois et trois mois, avec une poursuite de l’amélioration dans le temps.Le groupe d’extinction devrait quant à lui présenter une amélioration initiale, suivie d’un déclin progressif au fil du temps, en raison des effets de récupération spontanée, de renouvellement contextuel, de réinstauration et de réacquisition rapide.
Le groupe témoin, qui serait logiquement le moins performant au suivi, se verrait ensuite offrir un traitement selon la modalité de son choix.
Les recherches futures sur cette technique devraient envisager des essais à grande échelle du protocole dans le traitement du PTSD. Les soldats internationaux revenant des différents théâtres d’opération constitueraient une population test précieusepour cette méthode déjà éprouvée mais encore méconnue.De même, les centaines de milliers de victimes de guerre, ainsi que les réfugiés de catastrophes naturelles(tremblements de terre, tsunamis), offriraient un réservoir important de participants potentiels.
Des études de suivi et des enquêtes longitudinales visant à exploiter les données actuellement anecdotiques recueillies par les praticiens de PNL seraient également instructives. Ces suivis pourraient fournir des données cruciales à long terme sur les rechutes éventuelles après traitement, permettant de vérifier empiriquement si la technique repose bien sur la reconsolidation plutôt que sur l’extinction.
Enfin, de futures recherches pourraient explorer la création d’autres interventions basées sur la reconsolidation. Par exemple, de la même manière que la technique actuelle s’appuie en partie sur un état ressource conditionné pour amplifier la dissociation, il serait possible d’utiliser des procédures de PNL telles que le “collapsing anchors”(effondrement d’ancres) pour produire une restructuration encore plus efficace, en introduisant pendant la phase labile un état ressource positif et puissant comme réponse conditionnée, afin de transformer ou effacer la mémoire. L’explication proposée ici ouvre ainsi la voie à une exploration approfondie du mécanisme de reconsolidation dans d’autres interventions jusqu’ici mal comprises.
References
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Author Biography
Richard M. Gray School of Criminal Justice and Legal Studies Fairleigh Dickinson University, 1000 River Road, Teaneck, NJ 07666, USA rmgray@fdu.edu
Tel 732-872-7353 Richard Gray is an Assistant Professor in the School of Criminal Justice and Legal Studies, Fairleigh Dickinson University. His research interests include addictions, the neurophysiological basis of NLP techniques and altered states of consciousness. He is the author of Archetypal Explorations, published by Routledge in 1994.





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